Unité Pastorale Francophone Bruxelles-Centre

ACCUEILLIR PÂQUES

Comme chaque année, nous voici au bord des célébrations majeures de notre foi, les célébrations pascales. Quel est en effet le cœur de la foi chrétienne ? C’est de proclamer que Jésus, qui a vécu il y a environ deux mille ans en Palestine, qui a prêché, qui a guéri des malades et apporté soulagement et réconfort au nom de son Père, notre Dieu, qui a été arrêté et jugé pour des motifs à la fois religieux et politiques, qui a été exécuté de la plus cruelle des façons – par le supplice de la croix – que ce Jésus, donc, qui est véritablement mort, est véritablement vivant. Non qu’il ait repris sa vie d’avant sa mort, car alors il devrait remourir, comme son ami Lazare par lui réveillé du tombeau et réanimé pour un frêle supplément de vie terrestre. Nous proclamons que ce Jésus est vivant d’une vie nouvelle, éternelle, qui ne meurt plus, nous disons qu’il est le Vivant qui donne cette Vie à qui veut bien l’accueillir, une Vie plus forte que toute forme de mort, psychologique, spirituelle ou corporelle.

Voilà notre foi : nous proclamons que ce Jésus est le Vivant qui donne Vie absolument et pour l’éternité. Voilà notre célébration de la Pâque : de même qu’il est passé par la mort pour entrer dans cette Vie, de même passons-nous avec lui de nos morts terrestres à la Vie en plénitude. Voilà la source de notre joie, que le baptême a inaugurée en nous et que nos catéchumènes vont découvrir en étant baptisés eux aussi lors de la grande Vigile de Pâques.

Accueillir Pâques, c’est donc accueillir la joie de la Vie éternelle. Nous voici loin des petits lapins et des œufs en chocolat, certes sympathiques mais insuffisants pour raconter le mystère de notre foi. De même qu’est insuffisante l’allusion au printemps (Pâques serait devenue « la fête du printemps » parce qu’en effet la nature se réveille au mois d’avril et que c’est un vrai bonheur de la voir « ressusciter », elle aussi.) Sauf que cette résurrection de la nature sera suivie d’un nouvel endormissement, à l’automne et à l’hiver, et qu’il ne s’agit donc pas de la Résurrection décisive en laquelle nous mettons notre foi et notre espérance. Rappelons-le, avec saint Paul : « Ressuscité des morts, le Christ ne meurt plus, sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir ! »

Accueillons Pâques, frères et sœurs, accueillons ses célébrations et vivons-les pour ce qu’elles veulent nous apporter : la joie de vivre dans le Christ avec le vrai Vivant, avec celui qui ouvre pour nous les portes de l’éternité.

Benoît Lobet,
Curé-Doyen de Bruxelles-Centre